Une religion, comme l'écologie politique, et donc, au nom du bien commun, une vocation totalitaire.
Oui, comme le marxisme ou l'écologie politique, l'antiracisme est devenu une religion avec ses dogmes non discutables, ses bigots intransigeants et son clergé sourcilleux, prompt à rappeler la brebis égarée à ses devoirs ou à excommunier le mal pensant.
Il était piquant de lire dans le Monde deux éminents représentants de Charlie-Hebdo, par ailleurs d'un anticléricalisme féroce et revendiqué, s'indigner que leur foi antiraciste puisse être mise en doute.
Qu'on ne se méprenne pas. La notion de race n'a aucun fondement autre que les préjugés. Et la couleur de la peau , n'a pas plus d'importance à mes yeux dans l'identité d'un individu que celle de ses yeux ou de ses cheveux. Mais le dogme antiraciste veut réduire l'identité de chaque individu à cette seule caractéristique, exacerbant pour les "minorités visibles" le phénomène qu'il entend condamner.
Mais la bêtise pourchasse les différences visibles pour affirmer des supériorités présumées, qui confortent les imbéciles : dans la province de mon enfance, il n'y avait pas pire insulte que "catalabouro" asséné aux personnes supposées d'origine catalane, et on affirmait que les roux sentaient mauvais.
De nos jours, ce serait la couleur de la peau. Pourtant une fort belle publicité de Benetton a démontré il y'a quelques années qu'il y'avait une infinité de nuances de ton de peau entre le teint d' une blonde qui ne supporte pas le soleil et celui d'un indien du sud du sous-continent.
Les Français le savent bien et comme M. Djamel Debouze je les pense plutôt peu racistes.
Mais si uns supposée supériorité raciale n'a aucun fondement il n'en va pas de même des différences culturelles, lorsqu'elles se confrontent dans l'espace public. Ces différences d’appréciation et de comportement sont bien réelles et ont des conséquences pratiques parfois tout à fait désagréables pour ceux qui doivent les côtoyer au quotidien. Comme le dogme antiraciste dominant, de peur d'être accusé de considérer notre culture comme supérieure interdit d’examiner ces différences et de les critiquer, voire de les combattre.
L' antisémitisme odieux de M. M'bala M'bala n'a pu prospérer à mon avis que grâce à la couleur de sa peau qui lui autorisait toutes les outrances. De ce point de vue, sa mise au ban comme la condamnation de prévenus pour des actes racistes anti-blanc, après des procès où la LICRA s'était pour la première fois portée partie civile, représentent un progrès.
C'est en effet dans les quartiers populaires et non chez les bobos que ces difficultés ses rencontrent et quelles viennent compliquer encore le quotidien, nourrissant un autre totalitarisme qui se développe sous la houlette d'un FN Bleu Marine, patelin mais xénophobe.
Mais partager la citoyenneté c'est partager un espace politique. C'est donc permettre que certains aspects de notre vie sociale soient contestés par les nouveaux venus, alors que nous les avons conquis récemment et de haute lutte : place des femmes dans la société, liberté du mariage et de la vie sexuelle, liberté religieuse, droit à la critique de tous les dogmes et au blasphème.
Si nous ne défendons pas ces acquis fragiles, ils seront balayés par la bigoterie, de quelque dogme qu'elle se réclame pour faire rentrer chacun dans le troupeau.
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