Les islamistes ont réussi à remettre le fait religieux au centre de notre débat politique;
Et plus précisément la question de la compatibilité de la religion musulmane avec nos sociétés démocratiques
Et chacun sait que lorsque la religion cesse d'être une affaire de foi pour devenir un enjeu identitaire, les différences se confrontent dans l'espace public, et la violence n'est plus très loin.
Pour l'instant, nos politiques ne savent comment s'emparer du sujet, pour le plus grand profit du Front National, des xénophobes et des islamistes.
Établissons d'abord quelques préalables :
- les termes de "Musulmans", "musulmans de France" ou "Français de religion musulmane" doivent être évités à tout prix. Ils ne font qu'apporter de l'eau au moulin des islamistes en communautarisant le débat. Nos compatriotes de religion ou de tradition musulmane sont ( du moins je l’espère ) aussi divers dans leur ressenti de leur mosaïque identitaire personnelle que tous les autres citoyens français.
- Le terme "Islamophobie" doit tout autant être banni du débat : il établit un faux parallélisme avec l'antisémitisme (haine d'un individu pour la seule raison qu'il est supposé juif) et tente d'éviter toute remise en cause des dogmes ou pratiques préconisés par certains "théologiens" se réclamant de l'Islam. Il ne peut échapper à personne que au nom de l'Islam, certains veulent du mal à nos manières de vivre, à nos valeurs et à nos personnes. Même dans des interprétations réputées "quiétistes" et donc non dangereuses physiquement, le dogme préconise d'ignorer les lois civiles, de se retirer de nos sociétés, et de créer des "îlots" obéissant à la seule loi divine.
- Enfin, la naturalisation donne à nos nouveaux concitoyens le devoir de participer activement à notre espace politique, mais aussi le droit de faire prévaloir leur point de vue, même si il est orienté par des options culturelles très éloignées de nos traditions.
Nos politiques ont la tentation de modifier la loi de 1905 qui nous a quand même valu un siècle de (relative) paix religieuse et d' "organiser le culte musulman". Il appartient aux pratiquants de la religion musulmane, éventuellement éclairés par leurs théologiens, et à eux seuls de définir leurs croyances et leurs pratiques religieuses.
Nos politiques en revanche doivent être intraitables sur les ingrédients de notre pacte social :
- Chacun est libre de croire ou de ne pas croire et peut librement critiquer les dogmes et les pratiques religieuses, même si certains peuvent parfois être choqués.
- Personne ne doit pouvoir imposer quoi que ce soit à quiconque du fait de ses origines ou de son histoire personnelle : chaque individu est libre et responsable.
- Condamnation et répression sans concessions des appels à la haine, des menaces, des intimidations ou du harcélement, sous des prétextes de différences religieuses.
- Primauté dans la sphère publique de la loi civile, issue du libre consentement des citoyens, sur toute préconisation de nature religieuse.
- Condamnation des manifestations religieuses qui portent atteintes à la paix sociale ou poussent à la division : prosélytisme agressif, signes extérieurs ostentatoires, condamnation de la mixité, revendications alimentaires communautaires...
Une fois ce qui précède clairement établi, il nous reste encore la zone grise de l'entrisme hypocrite sous couvert d'aide humanitaire, des glissements progressifs de l'enseignement du fait religieux ou de l'éthique de telle ou telle religion, de l'encouragement du communautarisme pour des motifs de clientélisme électoral, du financement des cultes, de notre politique d'accueil et d'asile, de la maîtrise de la langue qui est le ciment de notre société.
Longue liste de sujets difficiles, mais tous ces sujets doivent être l'objet d'une attention de tous et de tous les instants et de la plus grande réactivité à la moindre suspicion de dérapage ou de complaisance.
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