Le quinquennat avait pour but d’éviter la cohabitation, gênante pour l'ego du président.
Après trois quinquennat on voit le résultat : une personnalisation encore accrue du débat politique et des commentaires qui ne portent plus que sur le style du président. Après Sarkozy et Hollande, voici Macron accusé de tous nos maux, critiqué plus pour sa personnalité, son style, voire son parcours de trop bon élève que pour sa politique.
L’ego et l'hubris des présidents les poussent à assumer un rôle impossible et des promesses intenables, quand ils se font élire sur un programme gouvernemental de mesures détaillées pour 5 ans et non sur une stratégie et des orientations.
Majorité et opposition pensaient grâce à l'alternance inévitable que devait induire le quinquennat profiter chacune à tour de rôle de cette mesure, puis de cinq ans de sérénité politique, sans élections ni remise en cause du pouvoir. Les législatives suivant l'élection présidentielle, porteraint sur le soutient au président et non sur des programmes qui pourraient révéler des clivages au sein des formations établies.
Mais la lutte des clans et des postures a remplacé le débat d’idées, ouvrant un boulevard aux populistes et nourrissant la défiance des citoyens, qui ne supportent plus les postures et la disparition des sujets de fond. Ils ont le sentiment que les élus refusent de se saisir des priorités des citoyens.
Il me parait absolument capital que l'on revienne au septennat, que les élections législatives reprennent toute leur place dans le débat politique, avec un calendrier propre, et le premier ministre toutes ses responsabilités politiques. On pourrait aussi utilement réfléchir aux moyens de restaurer au parlement un véritable lieu de débats responsables et audibles et non ces postures caricaturales. L’approche du sénat avec ses commissions d’enquête est probablement une bonne piste.
Si nous ne changeons pas, imaginez ce que pourrait donner une présidence de M. Rufin ou de M. Dupont-Aignan avec les pouvoirs actuels du président, alors que nous avons inclus dans le droit quotidien les principales mesures autrefois réservées à l'état d'urgence ?
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