Depuis longtemps, notre justice est accusée régulièrement de politisation et de corporatisme.
Voila ces maux exposés au grand jour, après l'épisode detestable du mur des cons, quand M. Dupont-Moretti entend questionner certaines pratiques du parquet financier ou nommer une avocate à la tête de l'Ecole de la magistrature.
Une justice indépendante ne signifie pas que les juges peuvent peuvent tout se permettre sans jamais rendre de comptes. L'action entamée par le garde de sceaux peut au plus déboucher sur une comparaison devant la chambre disciplinaire du CSM. Les arguments des uns et des autres seront alors débattus en public : Où est le scandale ?
Pour l'ENM, l'embrigadement idéologique de futurs magistrats trop jeunes par un corps proffessoral trop syndiqué et trop corporatiste a souvent été mis en cause. Introduire un profil différent, une femme dans une profession très féminisée, au moins dans les grades subalternes, là encore où est le scandale ?
Le scandale ne serait-il pas dans la trop grande place laissé dans le corps à des syndicats aux opinions sans nuances et dans l'allocation d'une part beaucoup trop grande de maigres ressources à des poursuites très médiatiques, tirées par les cheveux en droit mais fondées idéologiquement ?
Il faudra bien un jour se décider à séparer hermétiquement le corps des juges de celui des procureurs, pour que l'équilibre entre défense et accusation soit enfin respecté, pour que les pouvoirs exhorbitants des procureurs pendant les enquêtes préliminaires ou des juges d'instruction puissent être contrebalancés.
M. Dupont-Moretti portait ce projet. Espérons qu'il disposera d'une prolongation de son mandat lui permettant de le porter à son terme.
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