La ministre de la justice a suggéré que l’attitude de Mila aurait provoqué le harcèlement.
Provoqué ou justifié ? Lorsque le ministre de la justice n'est plus le garant de la liberté d'expression et de la laïcité, socles de notre pacte républicain, notre crise sociale et morale devient incandescente.
On comprend le soucis du respect de l'ordre public qui peut l'animer dans un pays où d'après les sondages 40% des citoyens considèreraient que la violence privée serait raisonnable pour défendre ses opinions et ses intérêts. Cependant, on peut aussi considérer que la tolérance coupable de ces violences, le refus d'utiliser l'arsenal législatif qui permet de réprimer la violence en réunion, en particulier contre les forces de l'ordre, la timidité dans la répression du harcèlement numérique "en meute organisée" selon l'expression d'une autre ministre, contribuent à la situation délétère actuelle.
Donc certes il y'a un risque significatif, et nos actes ne doivent être guidés ni par la haine, ni par la peur. Mais à un moment, il faut tracer une ligne rouge, et défendre notre civilisation et ses acquis, en refusant de céder à l'intimidation des extrémistes qui nous maintiennent sous une pression constante.
Donc je considère que la ministre a gravement failli aux obligations de sa charge, ne serait-ce qu'en commentant le fond d'un dossier dont la justice est saisie, a fortiori par la nature de ces commentaires qui pourraient être considérés comme une pression sur les magistrats, pour encourager une attitude accomodante.
Laissez votre commentaire